Ce Sigma 16-300mm f3.5-6.7 est un rêve pour tous les voyageurs. Il vous fera même oublier les bridges ! La vraie révolution, c’est sa position grand-angle. Du 16mm en APS-C (équivalent 24mm en plein format), c’est du jamais vu sur un zoom de cette catégorie. Voyons ensemble ce que vaut ce Sigma 16-300mm en monture Fujifilm sur le terrain. Est-ce qu’il tient ses promesses en voyage ? Réponse dans ce test complet !
💡 Ce test a été réalisé en monture Fujifilm pour explorer la haute résolution avec le capteur 40 mpx, et aussi en monture Canon pour bénéficier du meilleur autofocus APS-C. Découvrez le test du Sigma 16-300mm en monture Canon.
ℹ️ Cet article est 100 % indépendant. Sigma ne me donne aucune consigne et ne voit pas la vidéo avant ! Les RAW sont disponibles en téléchargement (à télécharger ici) pour que vous puissiez regarder la qualité des fichiers et voir à quoi vont ressembler vos photos avec cet objectif là.
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Des performances impressionnantes sur le terrain
Une amplitude focale digne des bridges
Un zoom 18,8x, c’est impressionnant ! C’est la puissance de zoom qu’on avait à l’époque des bridges, et c’est devenu très rare sur les hybrides (sauf sur des objectifs particuliers comme celui-ci).
Sur le terrain, c’est un vrai plaisir à utiliser. On peut varier les plans à volonté, sans jamais changer d’objectif et passer du grand-angle au téléobjectif en quelques secondes.
L’exemple parfait sur cette mouette ⬇️
À 16 mm, on la voit à peine. Mais dès qu’on zoome à 300 mm, elle remplit le cadre. En voyage, c’est un outil fabuleux pour capturer tout ce qu’on croise !
Une ouverture peu lumineuse, surtout en bout de zoom
Il faut être conscient qu’on n’est pas sur un objectif lumineux :
- f/3.5 à 16mm
- f/4 à 18mm
- f/5.6 à 50mm
- f/6.3 à 80mm
- f/6.7 à 190mm
Dès qu’on zoome un peu, on perd de la lumière. Il va falloir compenser en montant dans les ISO ou en augmentant le temps de pose.
Parfait pour la photo de rue et d’intérieur
Ce Sigma 16-300mm est fait pour de la photo de voyage. Que ce soit dans la rue ou en intérieur, il vous offre des images bien meilleures que ce que vous auriez eu avec un 18mm.
Il est à l’aise partout : les ruelles, les marchés, les ambiances de ville… Ça passe partout, même quand on manque de recul.
Et le rendu est toujours au rendez-vous, même sur des capteurs exigeants comme le capteur de 40 Mpx du Fujifilm X-H2.
Des portraits réussis
Ce n’est pas un objectif qu’on achète pour faire uniquement du portrait, et pourtant, il s’en sort très bien. Sur ces exemples à 100mm f6.3, on obtient une belle profondeur de champ et un bokeh bien présent ⬇️
Vous pouvez utiliser différentes focales pour faire vos portraits. Certaines mettront plus ou moins en valeur votre sujet en fonction de la distance que vous avez.
Mais n’hésitez surtout pas à faire des portraits avec ce type d’objectif, il en est parfaitement capable !
Faire de la proxy-macro avec le Sigma 16-300mm
Cerise sur le gâteau : ce Sigma 16-300mm peut aussi faire de la proxy-macro à 70mm.
Avec son rapport 1:2, on obtient de vrais gros plans. La preuve sur cette fleur ⬇️
Ce Sigma 16-300mm f3.5-6.7 est un vrai couteau suisse. Vous pouvez tout faire avec !
Un piqué très correct pour un objectif de voyage
🚨 Rappel : vous n’obtiendrez jamais le meilleur des piqués sur un objectif de voyage. Ce genre d’objectif oblige à faire des compromis. Il faut qu’il soit compact, léger et avec une énorme amplitude. Gardez en tête qu’il ne peut pas rivaliser avec le piqué d’un 24-70mm.
Pour autant, les résultats sont vraiment très bons, y compris sur un capteur APS-C de 40 Mpx.
À 16mm : très bon au centre dès la pleine ouverture
Voici les mires zoomées à 100 % pour vous montrer ce que ça donne.
Dès la pleine ouverture, on a un piqué très bon au centre. Et si on ferme d’un stop ou deux, on passe clairement de très bon à excellent. On gagne en netteté et en micro-détails.
À partir de f/8 et f/11, le piqué commence à s’écrouler. Pas d’inquiétude, c’est un comportement classique sur ce type de focales.
Concernant l’homogénéité, les résultats sont honorables. On n’est pas sur quelque chose de 100 % homogène.
👉 Les bords sont bons, mais les extrêmes bords sont un peu plus à la traîne. Il faut souvent attendre f/8 pour obtenir une homogénéité vraiment satisfaisante sur toute l’image.
En milieu de zoom : bon à très bon selon l’ouverture
On retrouve ce comportement en milieu de zoom. À f/6.3, le piqué est très bon au centre, et il s’améliore nettement quand on ferme à f/8.
Sur les bords, c’est correct à f/6.3, mais pas encore très bon. Il faut fermer à f/11 pour que les côtés deviennent vraiment très bons, avec une belle homogénéité globale.
👉 À chaque fois, il faut compter un stop et demi de plus pour que l’objectif donne le meilleur de lui-même.
À 300mm : une bonne surprise
À 300 mm, le piqué au centre est déjà très bon dès la pleine ouverture, et il devient excellent à f/11 sur le capteur haute résolution du Fujifilm X-H2.
Sur les côtés, le piqué est aussi très bon dès la pleine ouverture et il s’améliore un peu à f/8.
Globalement, on a déjà une belle homogénéité à 300 mm dès la pleine ouverture.
👉 Téléchargez les RAW pour voir par vous-même quel genre de piqué vous allez obtenir !
Comparatif Tamron 18-300mm f3.5-6.3 : quelles différences ?
Le principal concurrent de ce Sigma 16-300mm, c’est le Tamron 18-300mm f/3.5-6.3. Un objectif que j’avais adoré à sa sortie.
Il a maintenant quelques années et Sigma nous fait une proposition encore plus intéressante :
- plus de lamelles pour un meilleur bokeh ;
- objectif plus compact et plus léger (5g seulement mais à noter quand même !),
- une vraie focale 16 mm, absente chez Tamron.
Le seul petit bémol ? Son prix. Le Tamron est à 589 € alors que le Sigma coûte 729 €. Il faut mettre un peu plus pour avoir ces performances supplémentaires.
Une vraie différence côté grand-angle
La vraie force du Sigma 16-300mm par rapport au Tamron, c’est sa focale 16 mm. Ça peut paraître léger, mais ça fait une grosse différence sur le terrain.
⬆️ Regardez cette plante à gauche : elle disparaît totalement entre 16 et 18 mm. Et quand vous êtes à l’intérieur, dans une église ou sous un plafond imposant, ce 16 mm change littéralement la photo.
👉 Pour moi, c’est un “big deal“ d’avoir cette focale de 16mm.
Un piqué comparable, sauf à 300 mm
Quand on compare le piqué de ces deux objectifs au centre à la grande ouverture, je ne donne le point à personne. Les deux sont très bons. Le Tamron m’avait déjà bien bluffé à l’époque, et le Sigma ne fait pas mieux ni moins bien à ce niveau.
Sur les bords, le Sigma est légèrement plus homogène, mais c’est très subtil.
👉 Pour moi, il n’y a pas vraiment de différences et ce n’est pas ce critère qui permet de les départager.
En revanche, à 300mm il n’y a pas photo : le Sigma est bien au-dessus du Tamron. C’est beaucoup plus net et beaucoup plus détaillé sur le Sigma.
Pour résumer les différences entre le Sigma 16-300mm et le Tamron 18-300mm :
- piqué équivalent en début et milieu de plage ;
- piqué supérieur sur le Sigma à 300mm ;
- pas la focale 16 mm pour le Tamron, ce qui reste un gros manque pour un usage en grand-angle.
Une excellente stabilisation
Quand on utilise une optique de voyage pas très lumineuse comme celle-ci, on doit compter sur la stabilisation pour éviter de monter trop haut en ISO. Et je dois dire que la stabilisation de ce Sigma 16-300mm est excellente.
Voici les résultats que j’ai obtenus selon la vitesse d’obturation :
- 1/500s → 20 % de déchets
- 1/250s → 25 % de déchets
- 1/125s → 32 % de déchets
- 1/60s → 36 % de déchets
- 1/30s → 35 % de déchets
- 1/15s → 50 % de déchets
👉 À 1/15e de seconde, j’ai toujours au moins une photo sur deux qui est exploitable. Alors attention, je ne parle pas d’un grade “excellente netteté”, là c’est peut-être une sur dix. Mais sur le terrain, je suis quand même content d’obtenir cette photo.
Je ne l’avais pas testé, mais je suis aperçu plus tard que je shootais beaucoup à 1/8 de seconde sur le terrain. J’ai pris des rafales de 15 à 30 photos, et j’avais toujours 1 ou 2 images vraiment nettes.
Regardez cette photo : prise à 1/8e de seconde, à ISO 160. Il n’y a pas de lumière, je suis en intérieur, et pourtant elle est bien nette.
C’est la stabilisation qui m’a permis de ne pas avoir à monter dans les ISO. J’ai pu conserver une belle qualité d’image, même dans des conditions de lumière très faibles.
⚠️ Évidemment, cette technique ne fonctionne que si votre sujet n’est pas en mouvement. Dans ce cas, il faudra monter dans les ISO.
Un autofocus satisfaisant en monture Fujifilm
Ce n’est pas un objectif qu’on choisit pour faire de la photo de sport, on est d’accord. Mais pour un usage voyage ou quotidien, l’autofocus du Sigma 16-300mm en monture Fujifilm se débrouille très bien.
J’ai fait mes tests sur des vélos électriques qui arrivaient vers moi. Le taux de déchet reste tout à fait acceptable. Ce Sigma embarque les derniers moteurs autofocus de la marque, et on sent qu’ils font le job.
Sur cette série, j’ai des photos nettes, d’autres un peu moins. Par exemple ici, celle-ci est légèrement floue, celle d’après est parfaitement nette. Rien de rédhibitoire, c’est cohérent avec ce qu’on attend d’un objectif de ce type.
Évidemment, le boîtier Fujifilm montre ses limites face à des scènes plus exigeantes. Ce n’est pas l’objectif qui pose problème, mais plutôt le système autofocus dans son ensemble, moins performant que ce que propose Canon sur des boîtiers comme le R7.
👉 Si vous êtes curieux de voir ce que ça donne sur un Canon APS-C avec un autofocus plus performant, je vous invite à consulter le test du Sigma 16-300mm en monture Canon.
De bonnes performances en vidéo
Ce Sigma 16-300mm est aussi très bon en vidéo, ce qui n’est pas toujours le cas des superzooms de voyage.
👉 Pas de pompage, mise au point fluide et silencieuse, bonne stabilisation… On coche toutes les cases pour filmer dans de bonnes conditions.
L’avantage d’avoir cette polyvalence avec ce zoom 18x, c’est de pouvoir changer la valeur de plan sans perdre la mise au point.
Et bien sûr, l’autofocus en vidéo suit très bien les sujets. La détection des visages, ou des sujets fonctionne sans problème, quelle que soit la monture.
Sur le terrain, j’ai pu filmer à main levée à 300 mm, et même si ça flotte un peu, les plans restent utilisables grâce à la stabilisation intégrée.
Un objectif que j’ai pris plaisir à travailler en vidéo, un vrai plus quand on voyage léger.
Les défauts optiques à connaître
Aucun objectif n’est parfait, surtout dans cette gamme de prix et avec une telle plage focale. Et même si ce Sigma 16-300mm est très bon, il traîne quelques faiblesses optiques, à commencer par les aberrations chromatiques.
Aberrations chromatiques : le point faible du Sigma 16-300mm
C’est le vrai défaut de cet objectif : il est un peu trop sensible aux aberrations chromatiques. Ça ne saute pas aux yeux à 100 %. Mais quand on zoome un peu plus, on voit très souvent des franges colorées, parfois violettes, parfois vertes.
Et ça ne disparaît pas forcément, même en fermant l’ouverture. Même à f/8, les aberrations sont atténuées mais elles sont toujours là. Quelle que soit la photo, si je regarde bien, je peux toujours trouver quelques aberrations chromatiques.
Distorsion plutôt bien maîtrisée
À 16 mm, on a une distorsion en barillet, mais elle est corrigée automatiquement sur les fichiers JPEG ou RAW. Vous ne la verrez pas dans vos images. Il y en a moins que sur le Tamron 18-300mm.
À 100mm, la distorsion passe en coussinet, mais elle reste très légère. C’est exactement le même type de distorsion qu’on avait sur le Tamron 18-300mm.
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