Fujifilm dévoile son nouvel objectif de kit : le XF 16-50mm f/2.8-4.8 pour hybrides APS-C. Avec une plage focale équivalente à 24-76 mm en plein format, cet objectif se démarque par sa position ultra grand-angle de 24 mm, idéale pour la photographie de paysage. Avec seulement 240 g sur la balance, il est 90 g plus léger que l’ancien objectif de kit, le 18-55 mm. Mais cette compacité a-t-elle un prix ? Fujifilm a-t-il dû faire des compromis pour offrir un objectif aussi compact et polyvalent ? Et surtout, que vaut-il sur le terrain ? Réponse dans ce test complet du Fujifilm XF 16-50mm f/2.8-4.8.
Un objectif polyvalent sur le terrain
Avec sa plage focale équivalente à un 24-76 mm en plein format, cet objectif peut tout faire : paysage, portrait ou même proxy-macro grâce à son rapport de grossissement de 0,3x.
En paysage, le 16 mm (équivalent 24 mm en plein format) vous donne accès à l’univers du grand-angle. C’est quelque chose qui manquait sur le 18-55 mm.
On profite également des bénéfices d’un capteur APS-C avec cet objectif.
Une belle amplitude focale, vous savez que vous pouvez zoomer !
Analyse du piqué
À 16 mm
À 16 mm, l’objectif offre un bon niveau de piqué au centre dès la pleine ouverture. Pour obtenir un contraste et une netteté optimale, il est préférable de fermer l’ouverture à f/4. Le piqué atteint son maximum à f/8, donc si vous faites du paysage, c’est l’idéal car vous serez souvent à f8.
Sur les bords de l’image, le piqué est moyen à pleine ouverture et ne progresse pas de manière significative, même en fermant à f/8. Les coins de l’image sont encore plus problématiques. L’homogénéité est loin d’être parfaite, surtout sur un capteur de 40 millions de pixels.
En revanche, le piqué reste très bon au centre, ce qui permet de maintenir une bonne qualité d’image pour les sujets centrés.
À 50 mm
Les performances du piqué sont les mêmes qu’à 16 mm. À 50 mm, la performance reste similaire à celle observée à 16 mm. Le piqué au centre est bon dès la pleine ouverture, mais pour atteindre un excellent niveau de netteté, il est recommandé de fermer l’objectif à f/5.6. En termes d’homogénéité, il est préférable de fermer à f/8 pour obtenir une meilleure uniformité, même si les coins ne parviennent jamais à une qualité exceptionnelle.
Attention à ne pas mettre un visage sur le bord d’une photo à pleine ouverture ! La qualité ne sera pas au rendez-vous.
Comparaison avec l’ancien objectif de kit Fujifilm : XF 18-55mm
Comparé à l’ancien objectif de kit de Fujifilm, le XF 18-55mm, le nouveau 16-50mm surpasse son prédécesseur à tous les niveaux. À 16 mm et à pleine ouverture, la différence est flagrante : le nouveau kit offre un piqué nettement supérieur, même dans les coins. En fermant à f/8, l’amélioration par rapport à l’ancien objectif est encore plus marquée, avec un gain d’homogénéité significatif sur les bords et dans les coins.
Même à 50 mm, le nouveau 16-50 mm dépasse de loin l’ancien 18-55mm f/4. Là où l’ancien objectif peinait à fournir une image nette, le nouveau objectif offre des performances nettement améliorées, avec un piqué plus homogène sur l’ensemble de l’image.
💡 Bon à savoir : l’ancien objectif était un 55 mm f/4, tandis que le nouveau est un 50 mm f/4.8. Cette différence se traduit par une légère réduction de la compression des plans, ce qui se voit sur l’arrière-plan, plus large avec le nouveau 50 mm. En termes de bokeh, le nouvel objectif est un peu moins performant pour les portraits en raison de sa focale plus courte et de son ouverture plus petite. Le nouveau Fujifilm 16-50 mm n’est donc pas la meilleure option pour des portraits nécessitant un flou d’arrière-plan prononcé.
➡️ La qualité d’image du Fujifilm XF 16-50 mm f/2.8 est très correcte, avec un bon niveau de piqué au centre et une progression notable par rapport à l’ancien kit. Cet objectif offre des performances solides, bien qu’il présente certaines limitations en termes d’homogénéité, notamment sur les bords et dans les coins de l’image à pleine ouverture.
Des moteurs autofocus rapides
📸 En photo, l’autofocus du Fujifilm XF 16-50mm fait plutôt bien son travail. Il est réactif et rapide, ce qui permet de capturer des images nettes même lorsque le sujet est en mouvement. Mais comme avec tout système autofocus, il peut y avoir des moments où l’objectif atteint ses limites, notamment dans des conditions de faible luminosité ou sur des sujets très contrastés. Pas toujours facile de savoir si c’est la faute de l’objectif ou du boîtier d’ailleurs !
🎥 En vidéo, l’autofocus fait bien le job, même si j’ai parfois eu quelques pompages sur la mise au point. On a beau être sur des moteurs AF rapides, ce ne sont pas les plus performants du marché.
Gestion des défauts optiques
L’objectif Fujifilm XF 16-50 mm f/2.8 présente quelques défauts optiques, mais rien de dramatique :
- Vignettage : léger vignettage à pleine ouverture, mais il reste assez restreint et n’affecte pas de manière significative la qualité globale de l’image. Il peut être facilement corrigé en post-production.
- Flare : le flare est bien contrôlé, et je n’ai pas remarqué de reflets indésirables lors de mes tests, même en conditions lumineuses difficiles.
- Aberrations chromatiques : les aberrations chromatiques sont plus présentes. Ce n’est pas catastrophique, mais on est sur un niveau qu’on peut qualifier de “moyen moins“.
- Distorsion : Fujifilm a dû accepter une certaine distorsion pour conserver la compacité de l’objectif tout en offrant une focale ultra grand-angle. Cette distorsion est visible principalement sur les bords de l’image, d’où le manque d’homogénéité dans les coins de l’image.
Est-ce que le Fujifilm XF 16-50mm vaut le coup par rapport au Sigma 18-50mm et au Tamron 17-70mm ?
Ce qui fait le plus de mal à cet objectif de kit Fujifilm, c’est la concurrence. Il existe plusieurs alternatives :
- Sigma 18-50mm f/2.8 DC DN : ce zoom à ouverture constante de f/2.8 est proposé à un prix compétitif de 499 €. En termes de piqué, le Sigma surpasse le Fujifilm XF 16-50mm f/2.8, offrant une netteté supérieure sur l’ensemble de l’image. Cependant, il y a des compromis à faire. Le Sigma commence à 18 mm, ce qui limite l’accès à l’ultra grand-angle comparé au 16 mm du Fujifilm. Pour les photographes de paysage ou ceux qui recherchent la plus large couverture possible, cette différence de focale peut être un frein. De plus, le Sigma n’est pas un zoom interne.
- Tamron 17-70mm f/2.8 Di III-A VC RXD : en équivalent plein format, il couvre une plage focale de 24-105 mm. Cependant, il ne propose pas la focale ultra grand-angle de 16 mm et il est beaucoup plus lourd et volumineux que le Fujifilm de kit. Grâce à son ouverture constante de f/2.8, il excelle dans les portraits. C’est probablement le meilleur choix en termes de performances optiques, mais il faut faire une croix sur la compacité et la légèreté ! Il coûte aussi beaucoup plus cher : 699 €.
Le choix n’est pas évident et implique de faire des compromis. Il y a de bonnes raisons de prendre chacun de ces objectifs !
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