Test de l’objectif Fujinon XF 18-135 mm f/3,5-5,6 R LM OIS WR. Si vous cherchez un objectif ultra polyvalent, le XF18-135 vous intéresse forcement. Le problème étant d’être certain que cette polyvalence ne soit pas au prix d’un piqué dégradé ! Etudions ensemble cet objectif :
– Taille / poids
– Piqué
– Autofocus / Mise au point
– Vignettage
Je vous dis tout !
La vidéo « Test Fujifilm XF18-135 f/3,5-5,6 R LM OIS WR »
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Le script de la vidéo « Avis Fuji XF 18-135 mm f/3,5-5,6 R LM OIS WR »
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Bonjour à tous !
Aujourd’hui, je vous retrouve pour faire le test du 18-135. C’est un des objectifs dont on me parle le plus. C’est l’objectif qu’on adore ou qu’on déteste et j’avais vraiment envie de me faire mon opinion sur cet objectif-là.
La première des choses, quand je l’ai vu, que je l’ai eu en main pour la première fois cet objectif, je me suis dit : « finalement, il n’est quand même pas si petit que cela, c’est un beau bébé. » Je vous le présente avec un X-T20 et comme vous pouvez voir quand même, ce n’est pas si compact que cela.
Alors, d’autres me rétorqueront qu’il a une plage focale très large de 18 à 135 mm et c’est vrai. Je veux juste dire par là que si vous attendez à quelque chose d’extrêmement petit, attention. Ce n’est pas si petit que cela. Ce n’est pas si léger que cela puisque cela pèse quand même 500 grammes. Donc, quand on le met sur par exemple ici un X-T20, on le sent très nettement.
Présentation physique
On va regarder un peu comment est construit cet objectif. Donc, on va lire, son petit nom devant, donc super EBC. Donc, il a tous les traitements qui vont bien sur la lentille frontale, 18-135, ouverture flottante, donc descente de 3-5 à 5-6. Il a une bague d’ouverture. Il a un moteur autofocus de deuxième génération. Il est stabilisé et il est plutôt très bien stabilisé même. Et il est tropicalisé avec une taille de filtres de 67 mm.
On va y retrouver trois bagues standards. Ensuite, on va y trouver ici la bague qui va venir permettre de changer l’ouverture. Donc, c’est une bague électronique. Vous allez y retrouver ensuite la bague qui va permettre de zoomer. Donc comme vous pouvez voir, c’est un zoom qui s’étend vers le dehors, donc un zoom externe.
Vous voyez, cela double presque la taille de l’objectif. Donc, une bague de zoom qui est assez souple sauf vers la fin où cela devient très dur. Les derniers millimètres sont assez durs. Enfin ici, une bague de mise au point qui est assez confortable aussi.
Alors, c’est une plage focale très étendue puisque cet objectif-là, c’est le seul objectif en gros qui permet de fusionner deux objectifs. Très clairement, c’est-à-dire que cet objectif-là, il équivaut à un 18-55 + un 50-140 en gros. Pour avoir l’ensemble de la plage focale, il me faudrait deux objectifs complets.
Donc ici, la polyvalence, cela va se payer quand même par une ouverture qui est un glissant. Donc, cela va être un objectif qui va être assez peu lumineuse 3.5, 5.6 et surtout en termes de piqué.
Questions de piqué
Le problème, il va surtout être en termes de piqué parce que ce n’est quand même pas un objectif haut de gamme. C’est-à-dire que le piqué fourni par cet objectif est globalement assez moyen. On va le voir pour mettre des photos sur ces mots, mais de manière générale, on est plutôt dans le plus bas de gamme en termes de piqué de ce que fait fujifilm.
C’est-à-dire qu’on est au niveau des plus mauvais objectifs même en gamme XC. Donc, on va se retrouver un peu piégé avec cet objectif-là, entre soit une qualité qui est acceptable, mais des iso qui vont monter puisqu’on a réduit l’ouverture, soit une qualité qui est vraiment moyenne à pleine ouverture.
Moi, tout ce que je peux dire, c’est qu’il n’exploite pas du tout les capacités de votre appareil photo. Votre capteur est capable de fournir des images bien plus détaillées que ce qu’il va fournir avec ce 18-135.
Exemples de photos
Donc, on va aller sur l’ordinateur. Je vais essayer de vous montrer un peu en photo ce dont je vous parle et on se retrouve ici après. Alors, j’ai fait une série de photos pour tester justement le piqué, et à 18 mm à 3.5 quand on regarde la photo ; alors j’ai l’ordinateur qui est très lent ce matin, je ne sais pas pourquoi ; c’est comme cela.
Alors quand on voit la photo, déjà rien que sans même zoomer sur la photo, on se rend compte déjà qu’on a quand même une sensation de petit piqué et dès qu’on zoome un peu, moi personnellement, j’ai été un peu effrayé parce que franchement, je voulais zoomer beaucoup, mais regardez le bord-là, il est d’une qualité qui est, c’est limite inacceptable.
Donc, le centre est quand même bien mieux, mais ce n’est quand même pas non plus la folie. Et de l’autre côté de nouveau, on va retrouver quelque chose qui est complètement flou. Si je compare, donc si je ferme l’objectif, par exemple ici je le ferme à 5.6, on va se rendre compte que cela va nous permettre, ce que je vous disais tout à l’heure dans le test, le fait de fermer l’objectif permet de regagner, de dupliquer. Mais on obtient un objectif qui est encore moins lumineux.
Donc ici, je zoome à 100 %. Vous voyez la différence, donc la pleine ouverture est à gauche et le fermé d’un stop est à droite. On voit bien que la partie droite est bien meilleure. Alors ici, pour être sûr que cela passe sur YouTube, je zoome à 200 %, moi du moins à l’écran, c’est vraiment très visible. Le fermé d’un stop à droite est bien meilleur, bien meilleur partout. Ici au centre aussi, c’est bien meilleur. C’est vraiment meilleur partout.
À quel point la pierre ici, elle est bien meilleure ici à droite que ce qu’elle était dans sa version à gauche. Bref. Plus vous fermez, plus vous allez avoir un regain de piqué comme cela. Et malheureusement, cela va être valable globalement à toutes les ouvertures. Ici, je vais vous le prendre au 35 mm. On va comparer ouvert d’un stop et à quel point cela fait vraiment la différence entre une photo qui est floue à gauche et une photo qui a un piqué acceptable à droite.
C’est pour cela que je vous dis que c’est un objectif qui n’est vraiment pas lumineux parce que si vous voulez un piqué acceptable sur cet objectif-là, comme vous devez fermer, c’est compliqué. Vous allez avoir cela jusqu’au bout. Je vais vous montrer à 135 mm la qualité que cela donne. On va comparer 5.6. Donc à 135 mm, l’ouverture glissante est à 5.6. Donc, si vous ouvrez d’un stop, vous êtes déjà à F8. Autant dire qu’il va vous falloir beaucoup de lumière pour venir vraiment en profiter.
Allez. Donc ici, je peux dézoomer un peu plus. Alors ici, c’est plutôt l’inverse, presque. La photo à 5.6 est meilleure que la photo, non pas du tout. Non, je dis n’importe quoi. Regardez la pierre-là, elle est largement plus détaillée à droite que ce qu’elle n’est à gauche où elle est entièrement, où elle est vraiment dégueulasse. Les pierres en bas, c’est pareil.
Bref, un objectif où pour en tirer le meilleur, vous devez fermer d’un, voire deux stops pour vous mettre aux environs de F8 quelles que soient les plages focales pour enfin retrouver du détail.
Bon voilà, cet objectif en termes d’aberrations chromatiques de distorsion et de vignettage se comporte plutôt bien. Il est dans les standards Fujifilm. Donc, il y a quasi 18 mm où on a un peu plus de distorsions que d’habitude, mais l’appareil photo le corrige automatiquement. Vous le ressentez juste en termes de piqué sur les côtés où c’est par moment un peu moyen.
Autofocus
En terme d’autofocus, on a un objectif avec un bon moteur autofocus qui est assez rapide qui pourra convenir pour des sujets dynamiques, donc pourquoi pas, pour faire un peu de sport avec. Par contre attention, lorsque la luminosité vient à baisser, notamment parce que c’est un objectif qui est peu lumineux, l’autofocus vient un peu plus patiner.
C’est évidemment un objectif avec lequel vous pouvez vous essayer au portrait. Vous arriverez à obtenir un joli bokeh à 135 mm 5.6. Je vous montre deux exemples ici. On a quand même une séparation des plans qui est appréciable. Cela fait vraiment le job.
Macro
Autre chose à savoir, c’est la distance minimale de mise au point qui est de 40 cm à toutes les plages focales. Donc, si vous vous mettez au téléobjectif à 135 mm, à 40 cm de votre sujet, utiliser par exemple sur des plantes ou sur une fleur, comme je vous le montre ici, on arrive à obtenir un rapport de grossissement qui est vraiment sympa et qui va vous permettre avec cet objectif de vous essayer à quelque chose qui peut ressembler à de la macro.
Stabilisation
Enfin, comment ne pas mentionner le moteur de stabilisation de l’objectif qui permet un gain de 3 à 4 stops. Donc, on est plutôt dans le haut du panier en termes de stabilisation et cela tombe bien parce que l’objectif qui est peu lumineux va en avoir réellement besoin.
Allez en conclusion, évidemment, tout n’est pas à jeter sur cet objectif. On a ici un objectif qui est capable de tout faire ; capable de faire des photos de paysages ; des photos de portraits ; du proxy pourquoi pas avec des fleurs, des plantes ; de la photo de rue grâce à un super autofocus ; pourquoi pas même un peu de sport et d’animalier grâce à sa longue plage focale.
Bref, il est cependant quand même important d’avoir en tête que toute cette polyvalence-là, elle se fait au détriment du piqué. C’est comme tout en photo, tout est histoire de compromis. Et ici le compromis, c’est le fait d’avoir un piqué qui est moyen.
Attention aux vieux tests
Alors une mise en garde sur les tests qu’on va retrouver sur internet. Il faut savoir que cet objectif-là, il est sorti au moment où il y avait le X-T1. Donc le X-T1, c’était un capteur à 16 millions de pixels. Globalement, c’est eux qu’on va retrouver majoritairement sur internet ; et l’objectif était déjà un peu juste lorsqu’il y avait les 16 millions de pixels. Mais forcément, vous voyez moins les défauts d’un objectif lorsque vous avez 16 millions de pixels que lorsque vous en avez 26 aujourd’hui avec le X-T3.
Donc, il faut quand même garder cela en tête et effectivement, vous allez me dire : « mais Damien, je ne comprends pas. Tel test dit que c’est très bien et compagnie. » Oui, mais bon sur un X-T1 et sur un X-T3, ce n’est pas tout à fait la même exigence de résolution où on a besoin de beaucoup plus de détails sur 26 millions de pixels.
Encore une fois, tout est question de niveau d’exigence. Si vous n’êtes pas du tout du genre à zoomer à 50 ou à 100 % sur vos photos et à les examiner sur un grand écran Retina, franchement le piqué probablement va vous convenir. Il faut garder cependant quand même dans un coin de votre tête que votre appareil photo est capable de délivrer des photos bien meilleures, si vous complétez votre gamme d’objectifs.
Et je vous encourage pourquoi pas à prendre le 18-135 quand vous vous baladez lors de voyages et pourquoi pas lorsque vous êtes plutôt à la maison à avoir un autre objectif plus qualitatif pour avoir des photos plus piquées.
La montée en ISO …
De même, attention aussi à la montée en iso, c’est quelque chose que je retrouve pas mal dans les mails. Sachez que plus le piqué, il est bon à la base, plus la montée en iso va permettre de conserver des détails et des photos acceptables. Si vous partez déjà à la base avec un piqué moyen, lorsque la montée en iso vient encore plus dégrader l’image, à la fin vous allez avoir des résultats qui ne sont vraiment pas terribles et il y a des gens qui me contactent qui me disent : « ah mais Damien, la montée en iso, je suis hyper déçu sur le Fujifilm X-T2 ou X-T3. »
En fait, on se rend compte que le problème, ce n’est pas la montée en iso, c’est que comme on part déjà d’une image moyenne au tout début, c’est sûr que quand on arrive à iso 3200, on atteint un certain point où on estime après que la qualité est inacceptable. Bref, en tout cas, ce XF18-135, c’est probablement l’objectif dont j’entends le plus parler dans les emails. C’est celui sur lequel je reçois le plus de retour.
Conclusion
Il est vraiment difficile de prendre conscience quand on n’a que lui à quel point, quand même il y a un gain et il y a un gap avec les autres objectifs qui n’ont pas ce compromis de polyvalence-là, mais qui quand même lorsque notamment par exemple vous allez le confronter à une focale fixe, il y a un monde entre les deux.
Il faut juste en être conscient et l’avoir en tête. En fait une fois que vous l’avez accepté et que vous en êtes conscient, il n’y a vraiment aucun problème. C’est un objectif qui probablement vous donnera satisfaction. Bref bien utiliser, vous allez même obtenir probablement des bons résultats avec. Il faut juste veiller à fermer de 1 à 2 stops quand vous l’utilisez et pourquoi pas à utiliser quand c’est possible l’excellente stabilisation pour ne pas trop monter en iso.
Mais le problème, c’est que la plupart des gens qui me contactent sont des débutants qui utilisent le mode auto. Et le mode auto, il ne va pas choisir les paramètres pour optimiser la qualité. Il se contente de prendre des paramètres bateaux et les résultats sont assez décevants. Et c’est globalement les gens quand ils m’envoient des mails, qui me disent : « mais, je suis déçu, je ne comprends pas ». Il faut savoir qu’il faut aussi savoir l’utiliser cet objectif.
Bref au final, c’est un objectif avec beaucoup de compromis. Alors, il n’y a rien d’étonnant quand on propose un objectif qui est en fait un deux en un, mais il faut l’avoir en tête. Alors, il est vendu quand même à un prix qui n’est pas du tout négligeable. Personnellement, je vous parle de mon cas à moi, je préfère m’encombrer de deux objectifs, à avoir toujours un objectif en fait monté sur l’appareil et un objectif qui va être dans le sac à dos par exemple, et obtenir de meilleurs résultats.
Mais, je comprends parfaitement que pour quelqu’un qui débute, c’est rassurant d’avoir un seul objectif et d’avoir finalement l’objectif à tout faire, la solution idéale pour les voyageurs qui veulent s’encombrer le moins possible, qui ne veulent pas avoir plusieurs objectifs.
Dans une seconde vidéo et toujours dans le but de vous donner un maximum d’informations avant de choisir, je vais vous montrer l’écart qu’il y a entre l’objectif de kit, donc censé être finalement le piqué bas Fuji, donc le XF18-55 fourni avec tous les appareils photo depuis très longtemps et le 18-135 donc.
On fera aussi le grand écart ensuite, on regardera quelle est la différence de qualité entre un 50-140 gamme pro donc de chez Fuji et le 18-135. L’idée, c’est juste de vous montrer et de vous convaincre que votre capteur est capable de bien mieux que ce 18-135 va pouvoir lui apporter et de ne pas rester en permanence si vous avez 18-135 uniquement avec cet objectif-là. C’est quelque chose que je vois vraiment beaucoup trop.
Et à chaque fois que je dis à une personne : mais essayez avec tel objectif, louez-le, vous allez voir la différence, les gens sont absolument émerveillés. Donc, c’est vraiment une erreur que je vois, mais vraiment trop. C’est pour cela que j’insiste à ce point dessus.
Bref, certains l’adorent et l’amènent partout. Il faut quand même bien le dire, cet objectif-là, il fait beaucoup d’heureux, mais il a quand même aussi une part d’ombre avec aussi, il faut le dire, beaucoup d’autres gens qui le détestent et qui le revendent. C’est probablement l’objectif qui est le plus revendu.
4 Responses
Bonjour Damien
Vos vidéos sont d’un intérêt exceptionnel. Concision, pertinence. Un guide d’achat qui permet de s’équiper sans surprise tellement vos essais sont bien l’image de la réalité.
Comment pourrais-je participer financièrement ?
Bonne journée
Michel Barry, photographe amateur