Le Sigma 18-50 mm f2.8 risque d’être un objectif important pour la monture Fujifilm. Aujourd’hui, ce sont les XF 16-55 f2.8 et XF 16-80 f4 qui sont les plus utilisés en monture Fujifilm. Ils ont beau être bourrés de qualités, ils restent assez imposants. Et c’est là que Sigma intervient, en vous proposant un 18-50 mm à ouverture constante f2.8 et un maximum de compacité et de légèreté. Pile ce qu’il nous faut en APS-C ! Allez, c’est parti pour le test du Sigma 18-50 mm f2.8 DC DN.
L’amplitude focale du Sigma 18-50 mm est-elle suffisante ?
Sigma a fait un compromis sur la plage focale en proposant un équivalent 27-75 mm en plein format (équivalent 24-82 mm pour le XF 16-55 mm f2.8 et 24-120 mm pour le XF 16-80 mm f4). Vous serez moins large en position paysage et vous aurez un peu moins de zoom en portrait.
Voilà ce que ça donne concrètement :
Malgré la petite taille du Sigma 18-50 mm, on a quand même une belle amplitude focale !
Et si vous vous posiez la question, voici la différence entre 16 mm et 18 mm. On perd environ 2 cm sur les côtés. Ça fait partie des compromis à accepter…
Il y a aussi la perte de 5 mm en étant à 50 mm et non 55mm. Il y a une petite différence, mais ça n’a aucune importance pour moi !
👉 Je vous explique dans cette vidéo comment faire des photos grand-angle sans ultra grand-angle.
Test du Sigma 18-50 mm f2.8 : d’excellentes performances optiques
Piqué
À 18 mm
J’ai été très étonné par la qualité du piqué délivré au centre. Sur un capteur de 40 Mpx, c’est quasiment optimal dès la grande ouverture.
C’est un peu plus difficile sur les bords de l’image, on peut voir pas mal de vignettage à f2.8. Il faut plutôt attendre f5.6 voire f8 pour avoir une image homogène.
Mais si vous faites du paysage en fermant l’ouverture, vous avez un objectif qui est homogène et qui vous délivre un bon piqué, y compris sur un capteur de 40 Mpx.
À 35 mm
En milieu de zoom, le piqué est toujours aussi bon au centre sur un capteur de 40 Mpx. Il n’y a quasiment pas d’amélioration en fermant l’ouverture.
Sur les bords, on a le même comportement avec des bords un peu plus mous à la pleine ouverture. Mais dès que vous arrivez à f5.6, vous avez un résultat qui est top et homogène.
À 50 mm
En bout de zoom, le piqué est toujours topissime au centre. On garde le même fonctionnement sur les bords, avec une amélioration qui est énorme entre f2.8 et f8.
Le Sigma 18-50 mm est un objectif qui n’est pas homogène à la pleine ouverture, mais qui le devient à f/5.6 ou f/8.
Comparaison du piqué avec les objectifs Fujifilm XF 16-55 f2.8 et XF 16-80 f4
J’ai comparé le Sigma avec ces deux concurrents Fujifilm. J’ai été surpris, mais pour moi c’est le Sigma qui a le plus de piqué au centre. Il arrive à être légèrement plus piqué que le XF 16-55 f2.8.
Par contre, les deux sont vraiment supérieurs au XF 16-80 mm f4.
Sur les côtés, j’ai l’impression que c’est un peu difficile à 40 Mpx pour tous les objectifs. Aucun d’entre eux n’est capable de délivrer 40 millions de pixels sur les côtés. J’ai tendance à dire que le Sigma est probablement celui avec le meilleur piqué sur les côtés. Quant au XF 16-80 mm f4, il est complètement perdu !
À 35 mm
J’ai décidé d’exclure le 16-80 f4 qui était trop inférieur aux deux autres, alors on va se concentrer sur le Sigma et le Fujifilm 16-55 f2.8.
À 35 mm à la pleine ouverture, c’est le Sigma qui a tendance à faire mieux que le XF 16-55 f2.8. Quand on regarde sur les bords, il est aussi plus homogène.
À 50mm
Pour le coup, le Sigma est vraiment supérieur au XF 16-55 mm f2.8, aussi bien au centre que sur les côtés. Il y a beaucoup plus de détails sur le Sigma.
Proxy-macro
L’un des atouts de cet objectif, c’est sa capacité à se rapprocher des choses pour faire de gros plans. Macro de fleur, d’insectes… Vous allez vous régaler ! Son taux de grossissement est 2x plus important que le XF 16-55 f2.8. Et toujours en gardant un piqué au top.
Autofocus
J’ai testé l’autofocus du Sigma 18-50 mm avec le Fujifilm X-H2s, aka le boîtier avec le meilleur AF de toute la gamme Fujifilm. Résultat ?
Uniquement 10 % de photos loupées. C’est le score que j’obtiens sur le X-H2s avec la plupart des objectifs. Ça montre bien que ce zoom Sigma exploite sans aucune difficulté les mécanismes AF du X-H2s et de tous les autres boîtiers Fujifilm. Quel que soit votre boîtier, il pourra exploiter pleinement l’autofocus. D’ailleurs, c’est un objectif qui avait été fait pour la monture Sony et que j’avais testé sur le A1.
Vous n’aurez aucun problème d’autofocus avec cet objectif, je vous le garantis !
Rendu en portrait
Bon, le piqué, l’autofocus… C’est bien joli tout ça, mais est-ce qu’il fait de beaux portraits ce Sigma 18-50 mm ? Est-ce qu’on a le même rendu qu’avec le XF 16-55 mm f2.8 ? Je dois dire que oui, regardez ce que ça donne !
Le bokeh est aussi doux sur le Sigma que sur le Fujifilm, il y a très peu de différences entre les deux. Même chose pour le piqué, il est très similaire sur les deux objectifs.
Au niveau des billes de bokeh, j’aurais presque tendance à dire que le Sigma a un meilleur bokeh que le XF 16-55 qui présente un peu plus d’onion-ring.
Autofocus en vidéo
En vidéo, je n’ai pas noté de pompage particulier sur tous les plans que j’ai filmés. L’autofocus suit vraiment bien, les seules hésitations sont liées au X-H2s. On est sur un objectif qui se comporte comme du natif, les algorithmes de détection fonctionnent à merveille.
Sachez qu’on est sur un objectif qui est censé être parfocal (vous pouvez zoomer et conserver la mise au point). Mais dans les faits, si vous changez la focale, il y a un temps d’ajustement qui crée des petits flous. Ce n’est pas un objectif avec lequel vous allez pouvoir zoomer quand vous filmez.
Défauts optiques
Aberrations chromatiques
On voit un peu plus d’aberrations chromatiques que la moyenne. Le XF 16-55 mm f2.8 y est moins sujet.
Rien d’étonnant, c’est la philosophie de Sigma de proposer un objectif léger et compact en comptant sur les algorithmes de correction des défauts optiques. C’est un parti pris qu’il faut accepter !
Distorsion
La distorsion ne se voit pas en JPEG comme l’appareil la corrige automatiquement, mais elle est bien présente en RAW. Dans ce cas-là, il y a les profils dans Capture One et Lightroom pour la corriger sur les fichiers RAW.
Flare
Le flare est assez similaire sur les deux objectifs. Le XF 16-55 mm fait un peu mieux que le Sigma, mais le rendu est extrêmement proche. Face au soleil, j’ai l’impression que le Sigma perd moins de contraste que le Fujifilm qui est vraiment gêné par le soleil.
2 Responses
Bonjour
Dommage de ne pas l avoir comparé avec le 18/55mm qui est aussi léger et pas trop mauvais. Bon il est peut-être dépassé?
Non stabilisé, donc fortement conseillé avec XT4, XT5 et séries HX… Ouverture constante f2, mais homogène à partir de f5.6 ou plus !
Le XF 18-55mm f:2.8-4 tient parfaitement la comparaison sur un 26Mp (voir comparatif DP review !).
Pas d’emballement…