Sigma lance un nouveau zoom ultra grand-angle pour les hybrides APS-C : le Sigma 10-18mm f/2.8 DC DN Contemporary. Je n’ai jamais vu un ultra grand-angle aussi léger et compact ! Est-ce que Sigma a dû faire des compromis pour arriver à ce résultat ? Que vaut-il sur le terrain ? Réponse dans ce test du Sigma 10-18mm f2.8.
Présentation du Sigma 10-18mm f2.8 DC DN Contemporary
Une ergonomie au top
Impossible de faire plus léger et compact. Quand on le prend en main, c’est vraiment bluffant !
👉 Bague de zoom avec zoom externe (s’étend à peine de 1 cm)
👉 Bague de mise au point
👉 Pas de bouton AF/MF
👉 Pas de bague d’ouverture (un peu dommage, je sais que les fujistes aiment bien !)
L’objectif est si petit qu’il n’y avait pas la place de mettre le rail habituel pour le pare-soleil. Sigma a trouvé une solution avec un système de push-up : vous appuyez pour mettre le pare-soleil et vous tirez pour l’enlever.
C’est très facile à prendre en main, alors si ça fait économiser de la place, pourquoi pas !
La polyvalence d’un ultra grand-angle
Vous connaissez mon amour pour les ultras grand-angles. Ça permet de donner d’autres perspectives et de changer des photos banales !
C’est une optique indispensable pour faire du paysage, pour jouer avec les perspectives ou pour donner de la profondeur.
Pour moi, c’est vraiment l’optique avec laquelle vous pouvez faire vos meilleures photos ! Et comme elle est compacte, vous pouvez l’amener absolument partout. Plus d’excuses pour ne pas prendre votre appareil avec vous. 😉
Quelles différences entre une focale 10mm et 11mm ?
En gamme Fujifilm et Sony, ce Sigma 10-18mm f2.8 se compare avec le Tamron 11-20mm f2.8.
Sauf qu’avec le Sigma on a accès à un vrai 10 mm (équivalent 15mm en plein format), alors qu’on est à 16,5 mm avec le Tamron.
Mais est-ce que 1 mm, ça change vraiment la donne ?
Eh bien oui, sur cette taille d’objectif, la différence saute aux yeux !
À l’inverse, le Sigma s’arrête à 18mm alors que le Tamron va jusqu’à 20mm. Mais dans ce sens-là, c’est beaucoup moins gênant.
Vous avez toutes les informations sur votre photo, il suffit de recadrer pour obtenir le même rendu. Aujourd’hui, ça ne pose plus aucun problème de recadrer sur des capteurs haute résolution !
Alors oui, ce Sigma s’arrête à 18mm mais plusieurs raisons à cela :
- Sigma voulait garder l’objectif le plus compact possible ;
- C’est un complément au Sigma 18-50mm f2.8.
Test des performances optiques du Sigma 10-18mm f2.8
Analyse du piqué
10 mm
Au centre dès la pleine ouverture, le piqué est très bon. Il s’améliore vraiment à peine en fermant l’ouverture. Il exploite parfaitement les 40 Mpx du capteur.
Sur les côtés, on atteint les niveaux suivants :
- bon à pleine ouverture ;
- très bon à f8.
L’homogénéité est déjà très bien à pleine ouverture, mais on obtient un peu plus de détails à f5.6 et f8.
Comparatif Tamron 11-20mm f2.8 et Fujifilm XF 10-24mm f4
En duel avec le Tamron 11-20mm f2.8, j’ai du mal à départager les deux. On le remarque seulement avec la taille de la boîte qui est plus grande sur le Tamron (comme quoi, 1 mm ça change vraiment la photo !).
En termes d’homogénéité, le Tamron est un peu plus homogène à pleine ouverture. On observe plus de détails sur le sac.
À f4 c’est toujours aussi difficile de les départager. Cette fois-ci j’ai inclus le Fujifilm. Son piqué est légèrement moins bon que le Sigma et le Tamron.
Niveau homogénéité, le Fujifilm et le Sigma sont très proches. Le Tamron est un poil devant. Mais le fait qu’il y ait 1 mm de plus et que les éléments soient plus gros joue sûrement en sa faveur.
18 mm
En bout de zoom, j’ai vraiment l’impression que le Sigma a pris l’avantage sur le Tamron. Peu importe où je regarde dans l’image, c’est toujours le Sigma qui donne le plus de détails.
À f/8, c’est toujours le Sigma qui atteint le meilleur piqué au centre.
Sur les côtés, c’est le Tamron qui prend l’avantage. Comme toujours, son homogénéité est meilleure.
En termes d’homogénéité sur les bords, le Fujifilm prend aussi une petite longueur d’avance.
Le Sigma est loin d’être mauvais, c’est d’ailleurs celui qui les enterre tous à 18 mm au centre. Mais son piqué sur les côtés n’a pas le grade “très bon“ du Tamron et du Fujifilm.
Mode vidéo
Ce Sigma est idéal pour filmer en format vlog. Pas besoin de tendre le bras, c’est très confortable de vloguer avec cet objectif-là !
⚠️ Mais attention, il n’est pas stabilisé et le phénomène de wobbling est présent.
Il faut compter sur la stabilisation du capteur et la stabilisation numérique.
Bokeh
Ce n’est pas un objectif qui s’utilise pour son bokeh, bien qu’il soit très joli !
💡 À noter : le focus-breathing est minimal.
Rapport de grossissement
Une des particularités de cet objectif, c’est son rapport de grossissement de 0,25x (à 10mm).
On peut vraiment s’amuser avec les plans en collant l’objectif sur le sujet. La seule contrainte, c’est l’ombre qui apparait tellement on est proche du sujet.
Défauts optiques du Sigma 10-18mm f2.8
Flare
Le niveau de flare est très bien contrôlé. La perte de contraste face au soleil est minimale.
Aberrations chromatiques
Très peu d’aberrations chromatiques à signaler sur ce Sigma. J’en ai vu plus sur le Tamron, même si ça reste minimal.
Distorsion
On a 2 types de distorsion sur cet objectif :
- en barillet au grand-angle ;
- en coussinets au téléobjectif.
On ne la voit pas sur les JPEG, elle est automatiquement corrigée. Sur les RAW, ça se corrige très rapidement avec les profils de correction.
Vignettage
Il y a plus de vignettage sur le Sigma que sur le Tamron.
Astrophotographie
En astrophotographie, le Sigma et le Tamron font d’excellentes photos.
On a un peu d’astigmatisme et de coma sur les deux (lorsque les étoiles s’étirent légèrement). Au centre, les deux objectifs donnent de très bons résultats.
Sigma 10-18mm f2.8 vs Tamron 11-20mm f2.8 vs Fujifilm XF 10-24mm f4 : lequel choisir ?
👉 Les bonnes raisons de choisir le Sigma :
- il a pris le 10mm du Fujifilm et l’ouverture f2.8 du Tamron, le meilleur des 2 mondes ;
- il se paye le luxe d’être le moins cher (699 €) ;
- il délivre un excellent piqué au centre.
Alors certes, son piqué est moins bon sur les bords et sa focale se termine à 18mm et non 20mm ou 24mm. Pour moi, ce n’est pas du tout un problème !
➡️ On peut recadrer dans l’image pour obtenir le même rendu qu’à 20mm et 24mm sans perdre en qualité.
➡️ Le piqué sur les bords reste correct. On peut toujours rajouter un peu de netteté pour arriver à un résultat similaire !
J’ai du mal à voir les raisons de prendre le Tamron ou le Fujifilm, à quelques exceptions près.
👉 Si vous avez besoin de la stabilisation et que vous avez prévu de faire beaucoup de vidéos : le Fujifilm 10-24mm f4 peut faire la différence. Mais avec l’ouverture à f4, vous aurez moins de flou d’arrière-plan qu’à f2.8 ! Il vaut peut-être mieux miser sur la stabilisation numérique.
👉 Si vous voulez le meilleur piqué et la meilleure homogénéité : le Tamron 11-20mm f2.8 garde l’avantage sur le Sigma.
Mais maintenant qu’on a une option en 10mm f2.8 chez Sigma, ça ne fera pas le poids face au Tamron ! Qu’en pensez-vous ?
2 réponses
Salut Damien,
Merci pour la vidéo.
J’ai été très surpris de la piètre qualité du XF 10-24 au centre à 18mm, car le mien est bien meilleur que cela.
Bien que le Sigma présente pas mal d’avantages, il lui manque toutefois une chose importante: la tropicalisation! Pour les photographes « paysage », sortir lorsqu’il pleut et vente ou qu’il neige est courant. Suis-je prêt à prendre le risque d’emmener de faire cela avec le Sigma? Certainement non. Surtout si l’on considère que l’immense majorité des photos seront prises entre f8 et f16.
Cordialement,
Nicolas
Bonjour damien, aujourd’hui j’hésite entre le Fuji 10-24 et le Sigma 10-18. Le sigma est plus petit et moins lourd, 18 mm est plus bas que 24 mais j’ai aussi le tamron 17-70. La tropicalisation n’est pas un argument pour moi et le prix est comparable. Quel serait ton choix. Merci d’avance