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Test Fujifilm X-Pro 3 : Un appareil différent, pour qui ?

Test X-Pro3

Table des matières

Vous souhaitez en apprendre plus sur le dernier né de chez Fujifilm, le X-Pro 3 ? Que ce soit au niveau du viseur optique, de la nouvelle ergonomie, de l’écran retourné ou de la fonction vidéo, plusieurs nouveautés ont vu le jour sur ce nouvel hybride. Vaut-il vraiment le coup par rapport à l’ancienne génération ? Comment le différencier du X-T3 ? Julien Roy répond à toutes vos questions dans ce test du Fujifilm X-Pro 3. 

Le test du Fujifilm X-Pro 3 en vidéo avec Julien ROY

Présentation et caractéristiques techniques du X-Pro 3 

Par sa polyvalence héritée du X-T3 et par son ergonomie différente des autres boîtiers Fujifilm, le X-Pro 3 est un appareil photo particulier. Au moment du pré-test du X-Pro 3, j’étais déjà surpris des choix faits par le constructeur. Pourtant, il appartient à la même génération que le X-Pro 3 et il partage avec lui beaucoup de similitudes : processeur, capteur, menus, 2 slots de carte SD, un emplacement UHS-II, une batterie similaire, une même montée en ISO, et un rendu toujours très qualitatif en JPEG. 

Présentation physique du X-Pro 3

Quelles sont les différences avec le X-T3 ? 

Le X-Pro 3 ne peut pas être totalement comparé avec le X-T3, puisqu’il possède notamment des éléments en plus, ou en moins. Par exemple, le pad directionnel a disparu et le mode vidéo n’est pas aussi performant. 

Pour autant, voici les caractéristiques qu’il a en plus : 

  • Un autofocus capable de faire la mise au point dans des conditions de luminosité très faibles. Le X-Pro 3 est capable de faire la mise au point jusqu’à -6V, alors que le X-T3 est capable d’aller jusqu’à -5V (ce qui est déjà très bien). En pratique, j’ai vu très peu de différences avec le X-T3, et je n’ai eu aucun problème de mise au point dans des photos de rue la nuit, seulement avec l’éclairage urbain. 
  • Des nouvelles simulations de film, avec par exemple le «  Classic negative » qui a un rendu vraiment sympa. 
  • La possibilité de régler directement la clarté. Habituellement, cette manipulation se fait avec Lightroom, mais ici vous pouvez la configurer instantanément sur les JPEG sortis du boîtier. 
  • Faire du HDR en interne en passant par le bouton drive. Par contre, l’image finale sera étendue de 24 Mpx à 26 Mpx, ce qui est un peu dommage au niveau du piqué qui risque d’être légèrement dégradé. 
  • Le bracketing amélioré, c’est-à-dire une nouvelle option avec la distance de mise au point. Vous donnez à votre appareil un endroit où commencer la mise au point, et un autre pour la finir. C’est très utile en paysage ou en macro, puisque l’appareil va faire pas à pas les 10 photos, en changeant la mise au point à chaque fois. 
  • Une nouvelle option avec le focus limiteur. Vous pouvez maintenant indiquer la distance de mise au point minimale et maximale, pour que votre appareil fasse la mise au point uniquement sur ces deux distances. C’est très pratique pour gagner du temps ! 
  • Un nouveau viseur optique qui fait vraiment sa particularité. Je vous en parle en détail plus loin dans l’article. 
  • Une finition titane et « Duratec » avec un revêtement en carbone proche du diamant, pour une meilleure résistance aux rayures. Est-ce vraiment utile ? Pour moi, c’est plutôt un argument de vente qui permet de justifier le prix élevé du X-Pro 3. Un appareil photo fonctionne encore très bien avec des petites éraflures ! 
Amélioration de l'AF en basse luminoté
L’autofocus en basse luminosité sur le Fujifilm X-Pro 3
Test du Fujifilm X-Pro 3 et des simulations de films
Nouvelle simulation de film : le Classic negative

Test du Fujifilm X-Pro 3 : comment le positionner par rapport au X-T3 ? 

Pour le positionner clairement dans la gamme Fujifilm, c’est un peu compliqué. Il s’agit d’un appareil photo avec moins de caractéristiques techniques que le X-T3, mais qui est tout de même sorti après, et plus cher. Comme il vient tout juste de sortir, il se trouve au prix de 1 900 € nu, avec sa version de base. Il est encore plus cher avec la finition Duratec. Par contre, avec toutes les réductions et les promotions, le X-T3 peut maintenant se trouver aux alentours de 1 100 € ou 1 200 € nu. Finalement, il est 70 % plus cher qu’un X-T3, mais avec les mêmes caractéristiques, voire légèrement inférieures. 

Pour le positionner différemment, Fujifilm a donc fait un choix radical au niveau de l’ergonomie. Vous avez désormais un viseur qui se trouve sur la gauche, et non pas au centre comme sur le X-T3. En plus, c’est un viseur qui est à la fois électronique et optique. Le nouvel écran apporte aussi quelques changements : il y a un petit écran de contrôle à l’arrière, et le vrai écran s’ouvre. Sur le X-Pro 3, on a un écran caché qu’il faut ouvrir pour y accéder. Pas toujours très pratique ! 

Les points forts et les points faibles de cette nouvelle ergonomie 

Entre le viseur optique et l’absence d’écran directement visible à l’arrière, que vaut vraiment cette ergonomie particulière ? Concernant la prise en main, je ne l’ai pas trouvée très pratique. Le grip à l’avant est un peu petit, donc ce n’est pas forcément évident pour bien tenir l’appareil photo. Quant au joystick, il est très agréable à l’utilisation. C’est d’ailleurs le même que sur le X-T3.

Test de la prise en main sur le Fuji X-PRO 3

Par contre, vous avez un petit renfoncement qui renforce la prise en main. À l’arrière, il y a aussi un léger décalage pour le pouce, c’est assez pratique à utiliser. Même si ces deux possibilités sont plutôt agréables, je n’ai jamais vraiment trouvé comment bien positionner ma main. 

Au niveau des molettes et des boutons, voici ce qu’il propose : 

  • La molette de compensation d’exposition à droite, bien placée et facile à utiliser. En plus, elle est légèrement enfoncée, donc vous ne pouvez pas la tourner par erreur. Comme d’habitude, elle va de -3 à +3, et elle possède un bouton personnalisé. 
  • La molette de réglage de la vitesse. Pour l’utiliser, il faut d’abord appuyer sur le bouton du dessus, puis tourner la molette. Si vous passez du X-T3 au X-PRO 3, c’est plutôt déroutant. 
  • Le réglage des ISO se fait en soulevant un petit anneau. J’ai trouvé ça un peu lent et désagréable, mais si vous êtes souvent en ISO automatique, ça ne devrait pas trop vous déranger. Par contre, pour ceux qui règlent les ISO à la main, ça peut être problématique. 
  • Les boutons AE-L et AF-L, qui sont personnalisables. Ils sont au-dessus de l’écran, un peu trop éloignés du pouce pour moi. 
  • Le bouton drive, qui lui est beaucoup trop loin. 
  • Les boutons habituels (quick, bouton personnalisable, molettes avant et arrière). 

Les molettes sur le Fujifilm X-Pro 3

Finalement, le gros point faible de cette ergonomie, c’est l’absence des 4 touches de direction. Avec ces 4 touches, on pouvait notamment affecter 4 raccourcis. Bien sûr, vous avez toujours la possibilité d’ajouter des raccourcis via des gestes tactiles sur l’écran. Le seul problème, c’est que cet écran est souvent masqué donc ce n’est pas forcément l’idéal. En plus, cet écran n’est pas rétroéclairé : dès qu’il fait sombre, il est vraiment peu lisible. C’est dommage parce qu’il a tout de même une très bonne définition. 

L’autre point négatif de cet écran, c’est son orientation. En effet, il ne peut pas s’orienter vers le haut ou vers le bas. Si vous voulez prendre des photos au-dessus d’une barrière ou d’une foule par exemple, ce n’est pas évident ! L’écran est donc assez pénalisant et restrictif : il ne sera jamais aussi pratique qu’un écran sur rotule.
Quant au petit écran arrière, il est finalement assez gadget et inutile : il est souvent illisible et affiche peu d’informations (simulation de films, balance des blancs, ISO). En bref, il y a quelques petits défauts qui sont un peu décevants pour un appareil photo de cette gamme-là. 

Test du Fujifilm X-Pro 3 : que vaut-il face à l’ancienne génération ? 

Vous hésitez avec la deuxième génération, celle du X-Pro 2 ? Sachez que le Fujifilm X-Pro 3 va bénéficier de l’essentiel des technologies du X-T3 qui appartient à la troisième génération. Il possède notamment un gros boost sur la vidéo, à quelques restrictions près. Au niveau de la résolution, il passe d’un 24 Mpx sur l’ancienne génération, à 26 Mpx avec un nouveau capteur. Le principal atout de cette dernière génération, c’est surtout le nouveau système d’AF qui est vraiment excellent. 

Pour autant, il perd quand même quelques points forts du X-Pro 2. Par exemple, le X-Pro 3 a un viseur optique avec un zoom de 0,52 fixe et unique, alors que sur le X-Pro 2 le niveau de grossissement est de 0,36 ou de 0,60.
Le pavé directionnel va aussi disparaître sur le X-Pro 3. Mais le gros changement, c’est surtout au niveau de l’écran. Sur le X-Pro 2, on avait un écran arrière fixe. Ici, Fujifilm a fait le choix de mettre un petit écran de contrôle et un écran qui peut s’ouvrir. 

Un nouvel écran sur le X-PRO 3

La fonction vidéo sur le X-Pro 3 

Pendant le test du Fujifilm X-Pro 3, j’ai pu faire de la vidéo 4K UHD ou DCI jusqu’à 30 i/s et du 1080p jusqu’à 120 FPS. Malgré tout, le X-Pro 3 perd pas mal de choses par rapport au X-T3 qui plaçait la barre très haut en matière de vidéo. 

Par exemple, il n’y a plus le capteur mégabit, le 10 bits en interne, la sortie HDMI, le port micro standard (vous pouvez tout de même en mettre un via un adaptateur), et la durée d’enregistrement est limitée à 15 minutes en 4K. Le gros point négatif, c’est surtout l’écran qui est inutilisable si vous êtes sur un trépied. En plus, comme il n’a pas non plus de sortie HDMI, vous ne pouvez pas compenser avec un écran externe.
Malgré tout, sachez que le X-Pro3 est quand même beaucoup plus orienté photo que vidéo, même s’il reste très bon en vidéo. 

Le choix entre un viseur optique ou électronique, est-ce vraiment utile ? 

Le fonctionnement du viseur optique 

Si vous avez l’œil dans le viseur optique, vous allez voir l’objectif en bas à droite. Ce viseur est indépendant de ce que vous allez mettre comme objectif. En plus de la vue optique réelle, votre image va afficher les informations classiques de l’appareil, ainsi que le cadre que vous aurez réellement en shootant. 

Selon moi, ce cadre est réellement utilisable avec des plages focales de 23 mm jusqu’à 50 mm maximum. L’avantage d’être à 23mm, c’est d’avoir quasiment une équivalence entre ce que voit le viseur et l’objectif. 

Les avantages du viseur optique

Par contre, si vous êtes à 40 ou 50mm, vous allez avoir un cadre extrêmement petit dans le viseur. Pour cadrer précisément et avoir une bonne mise au point, ça va être assez difficile. Pendant le test du X-Pro 3, j’ai par exemple essayé mon XF 50-140mm, et c’est presque inutilisable : l’objectif est très gros et il masque une bonne partie de l’image, ce qui empêche de viser précisément. Sinon, pour faciliter la mise au point, vous avez la possibilité d’afficher en bas à droite une toute petite partie du viseur électronique. 

Inconvénient du viseur optique

Les avantages du viseur optique sur le X-Pro 3

Mais alors, qu’est-ce qu’on gagne vraiment en utilisant le viseur optique ? Selon moi, c’est surtout la possibilité d’avoir une vision réelle et directe de la scène que vous photographiez. Vous ne regardez pas un écran, mais la réalité. Résultat, c’est beaucoup moins fatigant pour l’œil ! Par exemple, pendant que vous faites une rafale, vous ne perdez jamais la vision. 

Pour bien profiter du viseur optique, l’intérêt c’est d’utiliser des focales intermédiaires entre 24 et 35mm. Vous aurez ainsi une vision plus large de la scène, et ça sera plus facile de cadrer précisément. 

Les faiblesses du viseur optique 

Pendant le test du Fujifilm X-Pro 3, j’ai voulu me concentrer sur le viseur optique. Malheureusement, je n’ai pas été convaincu. Selon moi, on perd trop de choses : 

  • La détection des visages et la fonction suivie de l’AF (pour y remédier, vous pouvez bien sûr basculer sur le viseur électronique pour activer le tracking et la détection des visages) ;
  • Le cadre précis qui est souvent approximatif ; 
  • La balance des blancs ; 
  • La compensation d’exposition ; 
  • L’information qui indique la présence ou non du bouchon sur l’objectif (c’est un détail, mais je me suis fait piéger plusieurs fois). 

Encore une fois, tout dépend de vos habitudes et de votre utilisation. Me concernant, ce qui m’a surtout dérangé sur ce viseur optique, c’est la plage focale très limitée (de 25 mm à 40mm maximum) et le point de focus assez imprécis. Par contre, en mise au point manuelle, c’est beaucoup plus agréable. 

Il y a tout de même un paradoxe avec ce X-Pro 3 : un gros travail a été fait sur les JPEG et les nombreuses simulations de films, mais on ne les voit pas dans le viseur optique. Si vous voulez en profiter, il faudra basculer sur le viseur électronique ou sur l’écran. En plus, comme le cadrage est approximatif, il faudra dans tous les cas passer par le post-traitement (alors que la simulation de films est censée l’éviter). 

L’essentiel à retenir du test du Fujifilm X-Pro 3 

Finalement, ce X-Pro 3 n’est pas fait pour les vidéastes qui auront tout intérêt à partir sur un X-T3. Si vous faites un mixte entre vidéo et photo, vous pouvez aussi vous diriger vers le X-T3 qui est beaucoup plus polyvalent. Le X-T3 pourra faire tout ce que vous voulez, et aussi bien que sur le X-Pro 3. Vous vous y retrouverez beaucoup plus en termes d’ergonomie, et tout simplement de prix ! Pour ceux qui utilisent un trépied (en paysage par exemple), l’écran qui ne se sort pas complètement est un vrai inconvénient. En fait, le X-Pro 3 semble surtout dédié à la photographie de rue. 

Sachez que le X-Pro 3 reste un très bon appareil photo digne d’être un haut de gamme, même s’il a tout de même des défauts assez marqués. En y ajoutant son prix élevé, le compte n’y est pas. Par contre, avec son positionnement qui rappelle un peu le X-H1, c’est peut-être intéressant d’attendre une baisse de prix. 

Mais alors, quels sont les deux vrais arguments en faveur du X-Pro 3 ? 

  1. Son viseur sur le côté qui est très pratique et qui permet d’avoir une vision plus dégagée ;
  2. Son viseur optique qu’il faut essayer longtemps, pour accrocher ou non.

Si vous êtes vraiment un fan du viseur optique, le X-Pro 3 sera un très bon appareil photo pour vous. N’oubliez pas non plus le X-Pro 2, qui a aussi un viseur optique presque meilleur. Par contre, pour ceux qui ne savent pas trop, ou qui comme moi n’accrochent pas, sachez que les viseurs optiques apportent souvent trop d’inconvénients par rapport aux avantages qu’ils procurent réellement.

Avec ce test, vous avez notre opinion de manière brute, sans filtre. Gardez en tête qu’il n’en reste pas moins un excellent appareil photo, même si nous n’avons pas été entièrement convaincus. 

Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à partager votre avis en commentaire !
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Damien BERNAL

Je m’appelle Damien BERNAL et j’ai créé ce blog pour partager ma passion avec vous.  Sony avec sa gamme Alpha a créé un univers très riche et nous allons l’explorer ensemble. Les articles sont la pour répondre à vos questions.

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6 Responses

  1. Bonjour,
    Juste une petite remarque : pour prendre au dessus d’un muret, comme l’écran ne s’oriente pas vers le haut, il suffit de retourner le boitier. Cas classique avec les argentiques de type Rolleiflex.

  2. Vous étes un peu rétrograde ! Un bel objet est un bel objet !! Dans ce cas pourquoi acheter une Porsche s’il ne faut rouler qu’à 80 km/h !!

  3. Vous mentionnez qu’on ne peut pas sortir sur un écran externe: on peut tout à fait utiliser le xpro3 en usb-c avec une sortie sur C1 ou Lightroom et il est aussi utilisable en bluetooth !

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